Choc septique : mécanismes du décès*
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-015-1019-1Résumé
Malgré une diminution de la mortalité précoce, le sepsis est aujourd’hui encore responsable d’une mortalité élevée, liée à des séquelles immunologiques, cognitives et neuromusculaires. De nombreux travaux de recherche translationnelle et l’enseignement tiré des échecs des thérapeutiques anti-inflammatoires ont permis d’en dessiner plus clairement la physiopathologie complexe, caractérisée par la coexistence d’une réaction inflammatoire nécessaire à l’élimination de l’agent infectieux mais responsable de lésions tissulaires, et d’une réaction anti-inflammatoire nécessaire à la résolution de l’ infection, mais également à l’ origine d’ une immunodépression profonde et prolongée. La prise en charge plus précoce et intensive du foyer infectieux fait qu’aujourd’hui, en dehors d’une virulence particulière du pathogène ou d’une susceptibilité génétique de l’hôte, les situations où les patients meurent précocement de choc réfractaire lié à une inflammation fulminante sont devenues assez rares. En revanche, une majorité de patients qui survivent aux premières heures du sepsis présentent un état d’immunodépression acquise responsable d’infections nosocomiales et d’une mortalité tardive pouvant atteindre 75% à cinq ans. L’enjeu des années à venir sera de développer des thérapeutiques ciblées visant à restaurer les capacités immunitaires des patients septiques.