Faut-il anticoaguler les patients présentant une fibrillation atriale de novo en réanimation ?

Auteurs

  • V. Labbé Sorbonne universités, UPMC, université Paris-VI
  • S. Ederhy Service de cardiologie, hôpital Saint-Antoine, AP-HP, groupe hospitalier des hôpitaux universitaires de l’Est Parisien

DOI :

https://doi.org/10.1007/s13546-016-1178-3

Mots-clés :

Choc hémorragique, Hypotension artérielle permissive, Remplissage vasculaire, Noradrénaline

Résumé

La fibrillation atriale non valvulaire de novo (FAN) représente le trouble du rythme acquis en réanimation médico-chirurgicale le plus fréquent (6 à 46 % des patients) et pourrait être associée à une augmentation du risque d’accident thrombo-embolique (ATE) et à une moindre survie. L’administration d’une anticoagulation efficace pour prévenir le risque d’ATE, attribué le plus souvent à une embolie d’un thrombus intra-oreillette gauche (OG), est donc une problématique quotidienne. En l’absence de données spécifiques à la population de réanimation médico-chirurgicale, la stratégie d’anticoagulation dans ce contexte demeure non consensuelle. Sur des données issues de patients de cardiologie dont il n’est pas certain qu’elles soient transposables chez les patients de réanimation, les experts recommandent l’administration d’une anticoagulation efficace pendant au moins quatre semaines en cas de fibrillation atriale (FA) de plus de 48 heures, considérant que la formation d’un thrombus intra-auriculaire gauche nécessite ce délai. L’hétérogénéité et les fréquentes comorbidités des patients hospitalisés en réanimation, leurs particularités physiopathologiques pouvant être propices à la formation d’un thrombus intra-cardiaque, la durée souvent brève des FAs, ainsi que le sur-risque hémorragique rendent l’applicabilité des recommandations difficile en pratique. La stratégie d’anticoagulation dans ce contexte doit répondre à l’établissement d’un profil de risque thrombo-embolique et hémorragique individuel en fonction des données anamnestiques, cliniques et échocardiographiques propres à chaque patient. La prévention du risque thrombo-embolique et l’évaluation du risque hémorragique dans le contexte particulier de la réanimation nécessitent des études spécifiques.

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Publiée

2016-02-22

Comment citer

Labbé, V., & Ederhy, S. (2016). Faut-il anticoaguler les patients présentant une fibrillation atriale de novo en réanimation ?. Médecine Intensive Réanimation, 25(2), 187–201. https://doi.org/10.1007/s13546-016-1178-3