L'insuffisance cardiaque aiguë aux urgences : présentations cliniques, diagnostic et prise en charge thérapeutique
DOI :
https://doi.org/10.3166/rea-2018-0036Résumé
L’insuffisance cardiaque (IC) est une maladie fréquente dont l'incidence croît dans tous les pays développés et dont la morbimortalité est effroyable. Devant une dyspnée aiguë, maître symptôme de la décompensation, le diagnostic d’insuffisance cardiaque aiguë (ICA) reste difficile aux urgences. En effet, les connaissances ayant permis de comprendre les mécanismes physiopathologiques, le concept nosologique d’une seule entité clinique a évolué vers la notion de syndromes d’ICA (SICA) intégrant plusieurs cadres nosographiques de la décompensation d’une IC chronique au tableau de détresse respiratoire aiguë dans l’œdème aigu du poumon cardiogénique, voire au choc cardiogénique. Afin de poser le diagnostic devant ces différentes formes de décompensations aiguës, l'urgentiste a recours à des examens complémentaires qui permettent de déterminer l'étiologie de l'épisode d'IC. Si la réalisation de l'électrocardiogramme et celle de la radiographie thoracique restent indispensables, l’utilisation de biomarqueurs cardiaques, au premier rang desquels les peptides natriurétiques se sont imposés, fait aujourd'hui partie intégrante des outils nécessaires à l'élaboration de la démarche diagnostique. Par ailleurs, la généralisation progressive de l'échographie clinique au sein des services d'urgences permet aujourd'hui d'améliorer la démarche diagnostique et de proposer une approche thérapeutique plus rapide. Ainsi, le concept moderne de « Time-to-therapy » prend-il tout son sens aux urgences où l'utilisation optimisée des différents traitements médicamenteux doit s'associer aux supports d'oxygénothérapie souvent nécessaires à la prise en charge de la dyspnée aiguë. Cet article se propose de faire une revue de la littérature et des recommandations actuelles afin d'assurer une prise en charge optimale des SICA aux urgences et en extrahospitalier.