Rôle de l’exercice précoce dans la régulation de l’inflammation chez le patient critique
DOI :
https://doi.org/10.37051/mir-00028Mots-clés :
inflammation, mobilisation précoce, exercice, interleukines, réanimationRésumé
Le patient critique présente un état inflammatoire accru qui l’expose davantage aux troubles neuromusculaires liés à l’alitement. Parmi les facteurs qui vont activer les voies protéolytiques, les cytokines pro-inflammatoires sont largement augmentées au niveau systémique.
Chez le sujet sain et avec un état inflammatoire chronique de faible intensité, des effets bénéfiques de l’exercice sur l’inflammation ont été décrits. Ces effets sont caractérisés par une diminution des interleukines pro-inflammatoires et une augmentation des interleukines anti-inflammatoires, principalement les IL-10 et l’IL-6 ; cette dernière présentant un rôle anti-inflammatoire lorsqu’elle est générée spécifiquement au niveau musculaire.
Chez le patient critique les bénéfices de l’exercice précoce sont moins évidents. Les interventions mettant en jeu l’exercice physique chez les patients sont réalisées à faible intensité. De plus, certains auteurs postulent que lors de l’inflammation intense, l’exercice précoce pourrait induire des dommages musculaires. Toutefois des études récentes y compris au décours du sepsis et du choc septique ne montrent pas des effets néfastes de l’exercice précoce sur les marqueurs inflammatoires. Certaines études suggèrent un meilleur contrôle de l’inflammation après la réalisation des mobilisations de faible intensité.
Les données actuelles encourageraient la réalisation d’une activité physique précoce chez le patient critique, avec des bénéfices sur la préservation de la masse musculaire et potentiellement sur la limitation de l’inflammation.