Paramètres dérivés du CO2 pour évaluer l’état hémodynamique chez le malade de réanimation
DOI :
https://doi.org/10.37051/mir-00031Mots-clés :
insuffisance circulatoire, gradients de PCO2, perfusion tissulaire, atteinte micro et macrocirculatoireRésumé
Le dioxyde de carbone (CO2) constitue le produit de dégradation final du métabolisme cellulaire. Plusieurs gradients de CO2, obtenus grâce à la mesure de la pression partielle de CO2 (PCO2) dans différents compartiments, sont utilisés afin d’évaluer l’état circulatoire des patients de réanimation. Au cours d’un état de choc, l’augmentation de la PCO2 veineuse et tissulaire est principalement la conséquence d’une hypoperfusion tissulaire et non d’une hypoxémie, reflétant ainsi une anomalie macro et/ou microcirculatoire. Un gradient veino-artériel de PCO2 (Pv-aCO2) ≥ 6 mmHg peut suggérer une inadéquation du débit cardiaque. À l’échelle locale, un gradient tissu-artériel en PCO2 (Pt-aCO2) élevé malgré un Pv-aCO2 normal (< 6 mmHg) peut faire évoquer une atteinte de la microcirculation locale. Enfin, un indice combiné des paramètres dérivés du CO2 et de l’O2, comme le rapport entre le Pv-aCO2 et la différence des contenus artériel et veineux en oxygène (Pv-aCO2 / CaO2 – CvO2), suggère une hypoxie tissulaire lorsqu’il dépasse 1,4. Chez les patients de réanimation en insuffisance circulatoire, les paramètres dérivés du CO2 doivent toutefois s’intégrer dans une approche multiparamétrique (examen clinique, marqueurs biologiques, échocardiographie et autres outils hémodynamiques).