Ce qu'un réanimateur doit savoir des TAVI
DOI :
https://doi.org/10.37051/mir-00047Mots-clés :
TAVI, Rétrécissement AortiqueRésumé
Le rétrécissement aortique est la valvulopathie acquise la plus fréquente. Quand il devient serré et symptomatique, la mortalité à 2 ans est proche de 80% en l’absence de prise en charge. Le traitement repose sur le remplacement valvulaire, historiquement réalisé par voie chirurgicale. L’avènement des procédures percutanées par cathétérisme cardiaque TAVI (Trans-catheter Aortic Valve Implantation) a tout d’abord permis de traiterdes patients jugés inopérables, puis avec l’avancée des connaissances cette procédure s’est étendue aux populations à risque chirurgicale élevépuis intermédiaire, et a même été validée chez les patients à bas risque aux Etats-Unis suite à de grandes études multicentriques. Le principe consiste à implanter une bioprothèse aortique suturée sur un stent directement au sein de la valve native calcifiée, soit par un procédé de dilatation au ballonnet, soit par un procédé auto-expansé. Le TAVI présente l’avantage d’une procédure peu invasive, le plus souvent réalisée sous anesthésie locale et sédation, et une durée de séjour courte. La récupération fonctionnelle est plus rapide qu’après chirurgie cardiaque conventionnelle.Un autre avantage par rapport à la chirurgie cardiaque conventionnelle est un moindre taux de complications graves (choc cardiogénique, saignement majeure, accident vasculaire cérébrale, insuffisance rénale, décès toute cause). En revanche certaines complications sont plus spécifiques du TAVI comme l’apparition d’un trouble conduction de haut degré nécessitant la pose d’un pacemaker, et l’existence de complications vasculaires. La surveillance en soins intensifs en découlant est donc plus courte qu’après chirurgie et doit probablement être personnalisée selon le risque du patient.
L’utilisation du TAVI chez les sujets à risque et/ou âgés semble parfaitement implanté en France. L’extension des indications à des sujets à bas risque et plus jeunes n’est pas encore autorisée en France et en Europe. L’étude de la durabilité des bioprothèses implantées par voie percutanée à long terme nécessite des investigations supplémentaires.