Hépatite alcoolique aiguë : prise en charge en 2011
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-011-0276-5Résumé
L’hépatite alcoolique aiguë (HAA) associe une défaillance hépatique et un ictère évoluant dans un contexte d’intoxication éthylique chronique. Elle résulte de deux types d’agression hépatique par l’éthanol : une toxicité dose-dépendante et une réaction immuno-inflammatoire. Le diagnostic d’hépatite alcoolique repose avant tout sur la clinique (comprenant un ictère, un fébricule, une ascite, des signes de dénutrition, une encéphalopathie hépatique et/ou une hépatomégalie mousse) et la biologie (comprenant une élévation des aspartates-aminotransférases [ASAT] > 2N avec un ratio des ASAT/alanines-aminotransférases [ALAT] > 2, une hyperleucocytose, une hyperbilirubinémie totale et/ou une élévation de l’International Normalized Ratio [INR]). Néanmoins, le diagnostic doit souvent nécessiter le recours à l’anatomopathologie. La biopsie hépatique est alors réalisée par voie transjugulaire. Les outils d’estimation de la sévérité de la maladie sont à ce jour bien validés (scores de Maddrey, de Glasgow, de MELD…). Dans toutes les situations, le sevrage éthylique est la première étape du traitement. Le traitement de référence actuel dans les formes sévères est la corticothérapie. La pentoxifylline ou la nutrition entérale peuvent constituer une alternative séduisante chez les patients porteurs d’une infection non contrôlée. En cas d’échec, les traitements de rattrapage restent à définir.