Néphrotoxicité des anti-infectieux en médecine-intensive réanimation : où en sommes-nous ?
DOI :
https://doi.org/10.37051/mir-00153Mots-clés :
toxicité, iatrogénie, insuffisance rénale aigue, anti-infectieuxRésumé
L’arsenal pharmacologique est responsable de près de 25% des cas d’insuffisance rénale aigüe (AKI) survenant en réanimation [1]. Parmi les médicaments à l’origine d’AKI les traitements anti-infectieux occupent une place significative. De tous les compartiments rénaux, le tubule, situé au carrefour des voies excrétrices des agents pharmacologiques et leurs métabolites, est la cible principale de la toxicité des anti-infectieux. Le tubule contourné proximal (TCP) remplit les fonctions d’une véritable plaque tournante : capable à la fois de réabsorber les traitements filtrés depuis la lumière tubulaire ou de participer à leur élimination dans les urines. L’accumulation de ces agents survient à la fois au sein des cellules tubulaires et dans leur lumière où ils peuvent précipitent sous forme de cristal ou d’agrégat. Ils constituent alors des micro-obstructions interrompant le flux urinaire. D’autre agents anti-infectieux interfèrent avec la sécrétion tubulaire causant ainsi des « pseudo- insuffisance rénale aiguë ». Des mécanismes immuno-allergiques peuvent également survenir. Dans ce cas l’agent pharmacologique anti-infectieux déclenche une activation lymphocytaire T et une inflammation interstitielle. Enfin certains agents pharmacologiques sont susceptibles de provoquer une insuffisance rénale aiguë par un mécanisme plus indirect, en étant à l’origine d’une hémolyse ou d’une rhabdomyolyse.