Prise en charge de la douleur des enfants drépanocytaires aux urgences : recommandations et état des lieux dans le Réseau Mère-Enfant de la francophonie
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-011-0309-4Résumé
La drépanocytose est une pathologie fréquente en France, et les douleurs survenant lors des crises vaso-occlusives (CVO) sont un des principaux motifs de consultation aux services d’accueil et de traitement des urgences (SAU), notamment en pédiatrie. La prise en charge de la douleur chez l’enfant drépanocytaire au SAU doit suivre les recommandations nationales mises à jour en janvier 2010 par la Haute Autorité de santé. L’identification rapide de ces patients et l’évaluation de la douleur par des échelles adaptées sont des étapes indispensables à cette prise en charge. Le traitement médicamenteux fait appel aux antalgiques de paliers 1 (paracétamol, ibuprofène) et 2 (codéine, nalbuphine) et rapidement si les douleurs sont sévères à de la morphine notamment en autoadministration continue au pousse-seringue (PCA), en assurant une hydratation suffisante et une prise en charge des effets secondaires des morphiniques. Un bilan biologique comprenant hémogramme et réticulocytes est souvent nécessaire. La drépanocytose est une pathologie caractérisée par la survenue de complications sévères telles que: accident vasculaire cérébral, syndrome thoracique aigu, infection bactérienne sévère et anémie aiguë; aussi, une surveillance attentive de ces patients est indispensable. Les patients drépanocytaires doivent être suivis en collaboration avec des centres de références spécialisés. Une étude internationale des pratiques réalisée au sein du Réseau Mère-Enfant de la francophonie (RMEF) révèle une large utilisation des échelles d’évaluation de la douleur et de la morphine en cas de CVO avec douleurs sévères chez l’enfant. En revanche, le mode d’administration de la morphine par PCA n’est pas encore employé dans tous les centres.