Cytopénies auto-immunes en réanimation : ce que le réanimateur doit connaître
DOI :
https://doi.org/10.37051/mir-00241Mots-clés :
Thrombopénie, Anémie hémolytique, réanimation, Auto-immunité, Auto-anticorpsRésumé
Les cytopénies auto-immunes sont caractérisées par une destruction immunologique des éléments figurés du sang. Le réanimateur peut être confronté à ces pathologies, soit en raison de la sévérité de la cytopénie ou de l’affection sous-jacente ; mais également à l’évoquer devant une cytopénie, qui est une anomalie biologique fréquente en réanimation et dont les étiologies peuvent être multiples et intriquées, rendant le diagnostic de cytopénie auto-immune parfois complexe. Elles partagent, outre leur rareté, l’association à de nombreuses circonstances pathologiques, qu’elles soient d’origine infectieuses, auto-immunes, ou onco-hématologiques. Le diagnostic d’une cytopénie auto-immune, AHAI ou PTI est souvent inaugural d’une pathologie sous-jacente, requérant donc une même démarche diagnostique. Celle-ci est en générale menée de façon simultanée à la prise en charge thérapeutique, dont la corticothérapie constitue généralement la première ligne de traitement spécifique. Les autres thérapeutiques spécifiques font appel aux immunoglobulines intraveineuses, aux anticorps monoclonaux anti CD20 et aux immunosuppresseurs alors que la place de la splénectomie tend à se réduire. La transfusion de concentrés plaquettaires et érythrocytaires fait partie de la prise en charge pour les formes les plus sévères où le pronostic vital est engagé. Le rendement transfusionnel est généralement limité mais peut permettre dans les situations critiques de réussir à passer un cap en attendant l’efficacité du traitement spécifique.