La contention mécanique dans les services d’urgences et de réanimation
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-012-0530-5Mots-clés :
Staphylococcus aureus méticilline résistant, SARM, Unité de soins intensifs, Épidémiologie, Facteur de risque, PréventionRésumé
En dépit de son utilisation fréquente en milieu médical, la contention mécanique fait l’objet de controverses aussi bien auprès du grand public, des patients ou de leurs proches que des soignants et de la communauté médicale. Bien que considérée comme une mesure thérapeutique urgente, son rapport bénéfice / risque est souvent équivoque et elle ne dispose pas d’un cadre juridique précis. Avant toute mise en contention, la prise en charge relationnelle est une obligation médicale. Ce n’est qu’en cas d’échec de celle-ci que la contention mécanique sera retenue. Ses modalités doivent s’approcher autant que faire se peut des protocoles utilisés en psychiatrie. Elle repose sur une prescription médicale initiale, l’utilisation d’un matériel homologué et une mise en place par un effectif soignant de cinq personnes dont un coordinateur qui informe le patient des buts et des modalités de la procédure. Elle est encadrée par une surveillance médicale stricte des constantes vitales, des points de contention, de la survenue d’éventuelles complications et une remise en question régulière de son indication par un médecin. Elle est toujours accompagnée d’une sédation médicamenteuse choisie en fonction du contexte de l’agitation: delirium d’origine organique ou toxique, agitation caractérielle, psychiatrique ou mixte. Contention mécanique et sédation sont à considérer comme des mesures avant tout symptomatiques et ne doivent pas faire omettre le traitement étiologique de l’agitation. L’hétérogénéité des pratiques, secondaire au faible niveau de preuve du bénéfice de la contention mécanique en milieu médical, confirme la nécessité de réalisation d’études de meilleure qualité et impose une réflexion éthique spécifique.