Infections respiratoires virales à herpesviridae en réanimation
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-011-0314-3Résumé
Les herpesviridae, essentiellement l’herpes simplex virus (HSV) et le cytomégalovirus (CMV), sont fréquemment détectés dans les voies aériennes des malades non immunodéprimés sous ventilation mécanique. Bien que leur présence traduise le plus souvent une réactivation virale sans réelle atteinte parenchymateuse, celle-ci peut néanmoins exister chez un certain nombre de patients. Si le diagnostic d’atteinte parenchymateuse à herpesviridae doit être étayé par une preuve histologique (effet cytopathogène spécifique), l’utilisation des outils de virologie moléculaire (amplification par polymerase chain reaction en temps réel pour estimer la charge virale) pourrait remplacer l’examen histologique dans un futur proche. La survenue d’une bronchopneumonie à HSV est associée à une réactivation du virus au niveau oropharyngé et à la présence de lésions labiales. Cette maladie semble avoir un réel impact sur l’évolution, puisqu’elle est associée à une durée de ventilation mécanique et à un séjour en réanimation prolongés. L’intérêt d’un traitement par acyclovir dans cette indication reste cependant à déterminer. Si la réactivation du CMV dans le sang est facile à détecter et associée à une évolution défavorable, la pneumonie à CMV est difficile à prouver du fait de la lourdeur des techniques diagnostiques (biopsie pulmonaire), et son impact sur le pronostic incertain. L’intérêt d’un traitement par ganciclovir dans cette indication reste aussi à démontrer.