Le monoxyde de carbone : un nouvel agent pharmacologique ?

Auteurs

  • L. Rochette facultés de médecine et de pharmacie
  • C. Vergely facultés de médecine et de pharmacie
  • F. Rochette CHU Bocage
  • C. Girard facultés de médecine et de pharmacie

DOI :

https://doi.org/10.1007/s13546-011-0430-4

Résumé

Du monoxyde de carbone (CO) est continuellement produit en petites quantités chez les mammifères. Le niveau intracellulaire de cette molécule gazeuse augmente de façon significative en conditions de stress, après induction des hèmes oxygénases (HO), enzymes ubiquitaires responsables du catabolisme de l’hème. Pouvoir disposer de molécules libérant du CO (MLCO), avec la possibilité de maîtrise de ses conditions de production et d’action, représente une étape essentielle pour le développement de médicaments à base de CO pouvant déboucher sur des applications thérapeutiques. Le CO joue un rôle important dans le contrôle homéostatique des fonctions cardiovasculaires. Toute altération du métabolisme ou de l’utilisation du CO peut contribuer au développement d’une hypertension. L’hypertension artérielle pulmonaire est l’une de ces conditions pathologiques où le CO joue un rôle mécanistique significatif. Des données importantes ont été publiées, démontrant que le CO prévient l’hyperplasie intimale en stoppant la prolifération des cellules musculaires lisses et en inhibant l’augmentation de mobilisation et de recrutement de cellules souches progénitrices dérivant de la moelle osseuse. La transplantation est un domaine de recherche où plusieurs études ont montré le bénéfice de ces MLCO. Le CO et les MLCO sont à l’origine de résultats prometteurs dans le champ de la préservation des organes pour la greffe. Les propriétés anti-inflammatoires du CO et des MLCO ont été retrouvées dans de nombreuses études, au travers de modèles animaux d’inflammation, suggérant ainsi de possibles applications dans le traitement des pathologies inflammatoires. Néanmoins et malgré un bénéfice thérapeutique établi expérimentalement, l’intérêt du CO chez l’homme reste incertain. Des études à venir sont encore attendues pour permettre un progrès des connaissances tant pour la pharmacocinétique que pour les effets à court et à long terme des MLCO.

Téléchargements

Publiée

2011-12-10

Comment citer

Rochette, L., Vergely, C., Rochette, F., & Girard, C. (2011). Le monoxyde de carbone : un nouvel agent pharmacologique ?. Médecine Intensive Réanimation, 21(Suppl. 2), 460–466. https://doi.org/10.1007/s13546-011-0430-4

Numéro

Rubrique

Enseignement Supérieur En Réanimation