Aspergillose pulmonaire invasive chez le patient immunocompétent en réanimation
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-013-0686-7Résumé
L’aspergillose pulmonaire invasive (API) est une infection sévère dont la prise en charge est bien codifiée chez les patients présentant des hémopathies malignes. Un nombre croissant d’études rapporte l’émergence d’API dans les populations non immunodéprimées en réanimation, représentées principalement par les patients atteints de bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO), avec une incidence estimée à 2 %. Cette catégorie de patients présente une altération multifactorielle de leurs défenses locales, et les facteurs de risque les plus importants sont l’utilisation de corticoïdes systémiques et l’administration d’antibiotiques à large spectre. L’API est responsable d’une mortalité importante, et ses caractéristiques spécifiques clinicoradiologiques et biologiques sont généralement absentes dans ce contexte. Par conséquent, une meilleure compréhension de sa pathogenèse et une connaissance approfondie de ses spécificités en réanimation sont nécessaires pour permettre un diagnostic plus précoce. L’obtention d’une preuve histopathologique certifie le diagnostic. La sensibilité des cultures des prélèvements respiratoires ainsi que des sérologies est faible. La détection de l’antigène fongique galactomannane dans le lavage bronchoalvéolaire semble être de valeur diagnostique intéressante. Le traitement antifongique recommandé en première intention est le voriconazole, mais il existe des alternatives largement utilisées dans le passé comme l’amphotéricine B. Nous avons conduit une revue de la littérature étudiant l’API chez les patients non immunodéprimés en réanimation, afin d’analyser les données concernant l’épidémiologie, la physiopathologie, le pronostic, les méthodes diagnostiques et les options thérapeutiques.