Dysfonction cardiaque au cours du sepsis : mythe ou réalité ?
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-015-1166-zMots-clés :
Épuration extracorporelle du CO2, Ventilation ultraprotectrice, Circulation extracorporelleRésumé
L’atteinte cardiaque induite par le sepsis sévère et le choc septique est systématique et réversible. Elle touche la fonction systolique et diastolique des deux ventricules. Le diagnostic repose principalement sur l’échocardiographie doppler. Les paramètres de fonction cardiaque utilisés en routine dépendent des conditions de charge ventriculaire, et notamment de la postcharge. C’est pourquoi une évaluation hémodynamique répétée est nécessaire à la phase aiguë du choc septique. La fréquence de la dysfonction systolique jugée sur la fraction d’éjection du ventricule gauche (FEVG) en échocardiographie varie entre 27 et 67 % des cas. Elle ne semble pas être associée à la survie comme suggéré initialement, tout comme la dilatation ventricule gauche (VG) dès lors que la taille de cavité ventriculaire est indexée à la surface corporelle. En revanche, l’hyperkinésie VG, qui reflète une vasoplégie intense, pourrait être un signe de gravité. L’anomalie de relaxation du VG est observée dans 37 à 62 % des cas. Elle semble constituer un facteur de mauvais pronostic indépendant, sous réserve de confirmer la validité externe des études publiées. La dysfonction ventriculaire droite est également décrite au cours du choc septique, qu’il existe une insuffisance respiratoire aiguë associée ou non. Elle peut être particulièrement sévère en cas de syndrome de détresse respiratoire aiguë chez un patient sous ventilation mécanique. Des études portant sur de larges cohortes sont nécessaires pour établir ou confirmer le rôle pronostique de la cardiomyopathie septique et personnaliser la prise en charge des patients en choc septique en fonction du profil de la défaillance cardiocirculatoire.