Déficit énergétique aigu et infections acquises en réanimation
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-016-1185-4Mots-clés :
Mobilisation précoce, Mobilisation, Enfants, Nourrissons, Réanimation pédiatriqueRésumé
Les conséquences de la dénutrition protéinoénergétique chronique sur l'immunité et la survenue d'infections sont connues depuis plus d'un siècle. En revanche, l'impact du déficit énergétique aigu sur les infections acquises en réanimation demeure encore largement méconnu. En effet, le déficit énergétique se constitue précocement en réanimation, notamment chez les malades les plus graves, et semble associé aux infections acquises, en particulier à Staphylococcus aureus, lorsqu'il dépasse le seuil de 8 000−10 000 kcal cumulées. Il existe des interactions entre la régulation des gènes de virulence de certains pathogènes, comme S. aureus et la disponibilité en substrats chez l'hôte. Il est possible que la dénutrition protéinoénergétique aiguë réalise un véritable « stress nutritionnel » chez les patients de réanimation avec pour conséquence la mise en jeu de ces mécanismes chez certains pathogènes comme S. aureus. Les limites des méthodes permettant le calcul du bilan énergétique en réanimation suggèrent qu'il est raisonnable de limiter plus que de combler le déficit énergétique (risque de surnutrition). Le développement d’outils cliniques d’évaluation de la composition corporelle, en particulier l’estimation de la masse cellulaire active, permettrait de valider la pertinence du concept d’apport énergétique optimal pour limiter les complications infectieuses chez le malade réanimé.