Effets stimulants respiratoires de l’acétazolamide en réanimation
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-013-0652-9Mots-clés :
Sepsis, Hémostase, Inhibiteurs de la coagulation, TraitementsRésumé
Les patients porteurs d’une bronchopneumopathie obstructive (BPCO) ont une évolution marquée par des décompensations respiratoires qui grèvent leur pronostic, en particulier lorsque l’assistance respiratoire invasive s’avère nécessaire. L’alcalose métabolique pure ou mixte est fréquente en réanimation, notamment chez les patients BPCO au cours du sevrage de la ventilation mécanique où l’on parle alors d’alcalose posthypercapnique. L’alcalose métabolique est associée aux difficultés de sevrage. L’acétazolamide, un inhibiteur non spécifique des anhydrases carboniques (AC), est proposé comme traitement de l’alcalose métabolique chez les patients BPCO sous assistance respiratoire, ce qui permettrait de faciliter leur sevrage. Ce médicament est généralement bien toléré et les effets indésirables rares. Cependant, l’effet stimulant respiratoire de l’acétazolamide est toujours un sujet de controverse en réanimation. La méconnaissance de la pharmacodynamie de ce médicament dans les conditions d’emploi particulières en réanimation et la compartimentalisation des AC expliquent probablement les résultats divergents des études cliniques. Des données récentes suggèrent que la posologie d’acétazolamide devrait être augmentée lorsque les patients BPCO développant une alcalose métabolique reçoivent des corticoïdes, du furosémide ou présentent une chlorémie élevée afin de provoquer une amélioration cliniquement pertinente des paramètres respiratoires. Finalement, l’effet de l’acétazolamide en termes de mortalité ou de durée de la ventilation mécanique demeure à déterminer. Des études randomisées utilisant des posologies efficaces d’acétazolamide sont nécessaires pour clore cette controverse.