Effets cardiovasculaires graves des chimiothérapies, thérapies ciblées et des traitements immunosuppresseurs

Auteurs

  • G. Dumas Service d’hématologie, hôpital d’instruction des armées Percy
  • E. Canet Service de réanimation médicale, hôpital Saint-Louis

DOI :

https://doi.org/10.1007/s13546-015-1161-4

Mots-clés :

Score, Réanimation, Pédiatrie, Gravité, Dysfonction d'organe

Résumé

L’amélioration de la survie des patients d’oncohématologie et des patients immunodéprimés (transplantés d’organes, maladies auto-immunes) et l’augmentation de l’arsenal thérapeutique au cours des 20 dernières années ont fait apparaître de nouveaux profils de toxicité des traitements utilisés. Si les infections sévères restent la principale cause d’admission en réanimation chez ces patients, des complications cardiovasculaires variées peuvent survenir au cours des multiples lignes de traitement administrées. La toxicité cardiaque des anthracyclines est décrite depuis 1950 et est très bien documentée. Plus récemment, de multiples effets cardiovasculaires des thérapies ciblées (anticorps monoclonaux et inhibiteurs de tyrosine-kinase [ITK]) ont été rapportés, parmi lesquels : l’hypertension artérielle, l’insuffisance cardiaque, l’ischémie myocardique, les troubles du rythme ou de la conduction cardiaques et l’épanchement péricardique. Un risque accru d’événements thromboemboliques veineux, mais aussi artériels, existe avec la majorité des chimiothérapies, hormonothérapies et thérapies ciblées, pouvant conduire le patient en réanimation dans les formes graves ou en raison de complications hémorragiques survenant sous traitement anticoagulant. Des atteintes microvasculaires attribuables aux traitements anticancéreux et immunosuppresseurs sont également rapportées, sous forme de syndromes de microangiopathie thrombotique (MAT) ou d’encéphalopathie postérieure réversible (PRES). Enfin, des réactions d’hypersensibilité aux anticorps monoclonaux peuvent se manifester par des troubles de la régulation tensionnelle ou d’authentiques états de chocs secondaires à des réactions de type anaphylactoïde à certains produits de chimiothérapie. Ces complications doivent être évoquées et dépistées par le réanimateur lorsqu’un patient immunodéprimé est admis en réanimation. Leur prise en charge est majoritairement symptomatique et non spécifique, fondée sur les recommandations générales. Leur caractère potentiellement réversible doit encourager une prise en charge maximaliste.

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Publiée

2016-03-01

Comment citer

Dumas, G., & Canet, E. (2016). Effets cardiovasculaires graves des chimiothérapies, thérapies ciblées et des traitements immunosuppresseurs. Médecine Intensive Réanimation, 25(Suppl. 3), S123-S136. https://doi.org/10.1007/s13546-015-1161-4

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