Asynchronies patient–ventilateur
DOI :
https://doi.org/10.3166/rea-2018-0013Mots-clés :
Monitorage hémodynamique, Échocardiographie, États de chocRésumé
Des asynchronies patient–ventilateur sont fréquemment observées au cours de la ventilation mécanique invasive et sont associées à un pronostic défavorable. Cependant, ces asynchronies pourraient être un simple marqueur de sévérité, c’est-à-dire la conséquence d’une atteinte respiratoire plus sévère et non la cause responsable. Les efforts inefficaces et les doubles cycles sont les deux asynchronies les plus fréquentes. La surassistance ventilatoire (aide inspiratoire [AI] excessive) est la cause la plus fréquente des efforts inefficaces, et la réduction du niveau d’AI est alors la stratégie la plus efficace pour les faire disparaître. Dans certaines situations où la pression expiratoire positive (PEP) intrinsèque est particulièrement élevée, l’augmentation de la PEP externe est probablement la stratégie la plus adaptée afin de réduire le travail respiratoire. Concernant les doubles cycles, il faut distinguer deux situations : les doubles déclenchements et les phénomènes de reverse triggering. Dans tous les cas, le second cycle est déclenché par une contraction diaphragmatique du patient. Soit le premier cycle est déclenché par le patient (double déclenchement), soit il est contrôlé par le ventilateur (reverse triggering). Le phénomène de reverse triggering est essentiellement observé chez des patients profondément sédatés. La contraction diaphragmatique fait suite à un premier cycle contrôlé par le ventilateur et déclenche un second cycle. La diminution des doses de sédation (lorsque cela est possible) pourrait peut-être limiter ce phénomène. Mais si le patient est sévère et nécessite un contrôle total de la ventilation, alors la curarisation peut être l’option la plus appropriée. Quand les deux cycles sont déclenchés par un seul et même effort (double déclenchement), la méthode la plus efficace pour éliminer ce double déclenchement est le passage en AI, mais là encore, il peut être préférable d’utiliser des curares chez les patients les plus graves afin d’éviter de trop grands volumes courants.