Ventilation noninvasive post-extubation : quelles indications pour quels patients ?

Auteurs

  • A.W. Thille INSERM CIC 1402, Université de Poitiers
  • A. Demoule AP-HP, groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière Charles Foix, service de pneumologie et réanimation médicale (département R3S)

DOI :

https://doi.org/10.1007/s13546-014-1006-6

Mots-clés :

Arrêt cardiaque, EEG, Encéphalopathie post-anoxique, Énolase spécifique des neurones, Hypothermie, Potentiels évoqués, Pronostic

Résumé

La ventilation noninvasive (VNI) est une pierre angulaire du traitement de l'insuffisance respiratoire aiguë en réanimation. C'est donc naturellement qu'elle a été proposée pour le sevrage de la ventilation mécanique. En postextubation, trois situations correspondant à trois indications différentes doivent être clairement distinguées. La première situation est la VNI « facilitatrice », dont l'objectif est de permettre l'extubation des patients en échec de sevrage. Dans ce cas, malgré l'échec de l'épreuve de sevrage, le patient est tout de même extubé et reçoit de la VNI intensive au décours afin de prévenir la réintubation. La VNI facilitatrice peut se discuter chez certains patients porteurs d'une maladie respiratoire chronique. La seconde indication est la VNI « prophylactique », qui a pour but de prévenir la survenue d'une détresse respiratoire chez des patients ayant réuni tous les critères prérequis du sevrage, et ayant réussi l'épreuve de sevrage sans signes de mauvaise tolérance. Dans ce cas, la VNI est débutée immédiatement après l'extubation chez des patients à fort risque de détresse respiratoire aiguë comme par exemple les patients hypercapniques ayant une maladie respiratoire chronique ou cardiaque sousjacente. La troisième indication est la VNI « curative », dont l'objectif est de traiter une détresse respiratoire aiguë survenant dans les suites de l'extubation. Dans ce dernier cas, le patient est extubé mais développe secondairement une détresse respiratoire. Cette stratégie dénommée VNI « curative » est potentiellement dangereuse et risque de retarder la réintubation sans pour autant l'éviter.

Téléchargements

Publiée

2014-12-10

Comment citer

Thille, A., & Demoule, A. (2014). Ventilation noninvasive post-extubation : quelles indications pour quels patients ?. Médecine Intensive Réanimation, 24(1), 11–19. https://doi.org/10.1007/s13546-014-1006-6

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