Monitorage hémodynamique dans le SDRA : que savoir en 2018
DOI :
https://doi.org/10.3166/rea-2018-0019Mots-clés :
Syndrome de renutrition, Réanimation, Dénutrition, AutophagieRésumé
Environ deux tiers des patients atteints de syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) présenteront une instabilité hémodynamique avec recours aux vasopresseurs. Sous ventilation mécanique, la diminution de précharge du ventricule droit (VD) suite à l’augmentation de la pression pleurale et l’augmentation de la postcharge du VD secondaire à l’élévation de la pression transpulmonaire seront des phénomènes exacerbés en cas de SDRA. Les risques encourus sont une diminution du débit cardiaque global et l’évolution vers un cœur pulmonaire aigu (CPA). Le contrôle de la pression motrice, de la pression expiratoire positive et la lutte contre l’hypoxémie et l’hypercapnie auront un impact autant respiratoire qu’hémodynamique. L’échographie cardiaque tient un rôle central au sein du monitorage hémodynamique au cours du SDRA, à travers l’évaluation du débit cardiaque, des différentes pressions de remplissage intracardiaques et le diagnostic de CPA. Le cathéter artériel pulmonaire est un outil de monitorage complet, indiqué en cas de défaillance cardiaque droite ou hypertension artérielle pulmonaire sévère ; mais le risque d’effets indésirables est élevé. Les moniteurs utilisant la thermodilution transpulmonaire permettent un monitorage du débit cardiaque en temps réel et sont d’une aide précieuse dans l’évaluation du statut volumique. L’évaluation de la précharge dépendance ne doit pas s’effectuer sur les variabilités respiratoires de la pression pulsée ou du diamètre des veines caves, mais à travers l’épreuve de lever de jambe passif, le test d’occlusion télé-expiratoire ou encore les épreuves de remplissage titrées.