Quelles arboviroses peut-on rencontrer en réanimation en France métropolitaine, en 2011 ?
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-011-0262-yMots-clés :
Aspiration endotrachéale, Kinésithérapie, Ventilation mécaniqueRésumé
Les arboviroses (arthropode-borne viruses) forment un groupe hétérogène de viroses transmises par des arthropodes hématophages, essentiellement moustiques et tiques. Trois grands tableaux sont individualisés, avec des passages possibles d’une forme à l’autre: 1) fièvre aiguë non compliquée (dengue-like); 2) encéphalite; 3) fièvre hémorragique. Les encéphalites et le Chikungunya étant traités à part dans cette revue, cette mise au point détaille les quatre arboviroses les plus « probables » en réanimation, en France métropolitaine, en 2011. Tout d’abord, la dengue, dont l’émergence dans le monde est spectaculaire depuis deux décennies et dont des cas humains autochtones par transmission vectorielle ont été décrits à Nice en 2010. Habituellement bénigne, la dengue peut conduire en réanimation dans ses formes hémorragiques et/ou avec choc (1–3%des dengues). La fièvre jaune peut être importée par des voyageurs non vaccinés en provenance de zones d’endémie (Afrique, Amérique du Sud). Elle se complique de défaillance multiviscérale avec syndrome hémorragique dans 15 à 25 % des cas. La fièvre Crimée-Congo est la seule fièvre hémorragique virale importée en France, décrite à ce jour (Rennes, 2004). Sa zone d’endémie s’étend progressivement en Europe du Sud (Turquie, Grèce, Bulgarie), en Asie et en Afrique. Enfin, la fièvre de la vallée du Rift s’étend progressivement, depuis plusieurs décennies, à l’ensemble de l’Afrique (y compris Madagascar et Mayotte), puis en dehors (Arabie Saoudite, Yémen). Si les formes hémorragiques restent minoritaires (3 à 4 %), l’efficacité de la transmission de ce virus et son émergence rapide en font un candidat potentiel à une admission en réanimation en France.