Hémorragies intra-alvéolaires
DOI :
https://doi.org/10.3166/rea-2018-0060Résumé
L’hémorragie intra-alvéolaire (HIA), maladie rare, est une urgence thérapeutique, car elle peut conduire rapidement vers une insuffisance respiratoire aiguë asphyxiante avec décès. La triade, hémoptysie–anémie–infiltrat radiologique, suggère le diagnostic d’HIA, mais elle peut manquer dans deux tiers des cas, y compris chez des patients en détresse respiratoire. La tomodensitométrie thoracique peut aider dans les formes atypiques. Le diagnostic d’HIA repose sur la réalisation d’un lavage bronchoalvéolaire. Les étiologies en sont très nombreuses. Il importera de séparer, en urgence, les HIA d’origine non immune, avec un dépistage de celles d’origine septique qui doivent bénéficier d’une enquête microbiologique ciblée et cardiovasculaire avec la réalisation d’une échographie cardiaque, des HIA immunes (les vascularites liées aux anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles, les connectivites et le syndrome de Goodpasture), avec la recherche d’autoanticorps et la réalisation de biopsies au niveau des organes facilement accessibles. La biopsie pulmonaire doit rester exceptionnelle. En cas d’HIA immune inaugurale, un traitement par stéroïdes et cyclophosphamide peut être débuté. Les indications du rituximab commencent à être mieux établies. Le bénéfice des échanges plasmatiques est débattu. En cas de réapparition d’infiltrats pulmonaires, chez un patient suivi pour une HIA immune, on s’efforcera d’écarter une infection dans un premier temps.