Comment j’utilise les curares dans le SDRA
Quels sont les modes d’action supposés des curares au cours du SDRA ?
DOI :
https://doi.org/10.3166/rea-2019-0083Résumé
Le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) est une cause fréquente de prise en charge en réanimation et concerne près d’un quart des patients nécessitant la mise sous ventilation mécanique (VM). Malgré une amélioration constante de sa prise en charge symptomatique, il reste pourvoyeur d’une mortalité élevée, surtout dans ses formes sévères et modérées. Des traitements adjuvants à la VM protectrice sont souvent nécessaires chez les patients les plus hypoxémiques. Parmi ceux-ci, la curarisation continue est la thérapeutique la plus fréquemment utilisée. Outre une amélioration précoce et durable de l’hématose, elle permet probablement une diminution des lésions induites par la VM et a montré, dans un travail randomisé contrôlé, une réduction de la mortalité chez les patients les plus sévères. L’utilisation de cisatracurium continue de façon transitoire à la phase initiale de l’agression pulmonaire a désormais une place reconnue dans l’arsenal thérapeutique du SDRA. Ses indications doivent cependant se limiter aux patients en SDRA modéré à sévère (PaO2/FiO2 < mmHg, voire 120 mmHg), pour une courte durée, guidée par l’amélioration du patient. L’abolition de la ventilation spontanée (VS) ne se conçoit en effet qu’à la phase initiale pour les patients les plus graves, conjointement à la posture en décubitus ventral et doit par la suite laisser place à une stratégie intégrant au plus vite la VS. La posologie de curares et le monitorage des patients méritent encore d’être précisés. Cette revue a pour but d’envisager, de façon synthétique et pragmatique, ces différents aspects de la curarisation continue au cours du SDRA.