La ventilation spontanée est-elle préférable au cours du syndrome de détresse respiratoire aiguë ?
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-013-0831-3Résumé
La préservation de la ventilation spontanée au cours du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA), que ce soit au moyen de la ventilation spontanée avec aide inspiratoire, la biphasic airway pressure (BIPAP® ou Bilevel), ou encore l’airway pressure release ventilation pourrait apporter certains bénéfices en termes d’hémodynamique, de prévention de la dysfonction diaphragmatique, de limitation de la durée de séjour en réanimation et de la durée de ventilation mécanique. Toutefois, chez les patients les plus sévères, à la phase aiguë du SDRA, des travaux récents ont montré une réduction de la mortalité liée à une curarisation de courte durée mais également au recours au décubitus ventral, plaidant pour une limitation, voire une abolition de la ventilation spontanée lors du pic de l’agression pulmonaire afin de favoriser les stratégies de ventilation protectrice. En s’appuyant sur les éléments disponibles dans la littérature, cette revue a pour but de montrer les avantages du maintien de la ventilation spontanée au cours du SDRA tout en insistant sur ses limites et ses risques pour le parenchyme pulmonaire. Nous définissons une stratégie séquentielle de prise en charge ventilatoire s’appuyant sur la gravité du SDRA et son évolution, à savoir une ventilation protectrice avec abolition de la ventilation spontanée par curarisation dans un premier temps suivie par une mise en jeu de la ventilation spontanée. Ces deux stratégies sont dès lors complémentaires dans le cadre de la prise en charge ventilatoire des patients présentant une forme sévère de SDRA.