Les enjeux de la prise en charge de la maladie à virus Ébola sur le terrain épidémique
DOI :
https://doi.org/10.37051/mir-00056Mots-clés :
Maladie à virus Ebola, soins de soutien, normes de soins, hypovolémie, syndrome de fuite capillaire, République démocratique du CongoRésumé
La République démocratique du Congo (RDC) connaît depuis août 2018, dans les provinces du Nord-Kivu et l’Ituri, la plus dévastatrice et la plus prolongée des épidémies de maladie à virus Ebola (MVE) de son histoire avec plus de 3 320 cas et 2209 décès en date du 7 décembre 2019. La stratégie de prise en charge de la MVE s’inscrit dans un scénario de crise humanitaire complexe grevé par un conflit armé et qui doit tenir compte de considérations ethniques et culturelles, des mesures de précautions drastiques imposées aux soignants ainsi que de limitations diagnostiques et thérapeutiques particulières. Le management médical repose en premier sur la prise en charge intensive et précoce des patients dans les centres de traitement Ebola (CTE). Elle est renforcée par le déploiement de l’évaluation de thérapeutiques spécifiques de l’infection par virus Ebola. Son objectif principal reste la performance du niveau de soins de support et renvoie à un remplissage liquidien massif avec un suivi drastique et évalué visant la compensation des pertes hydro-électrolytiques qui constitue l’invariant de la MVE. Ces mesures permettent souvent d’éviter l’évolution péjorative et le recours à une escalade du niveau de soins, comme l’épuration extra-rénale, la ventilation invasive ou le recours à des drogues inotropes, de réalisation non aisée dans le contexte du terrain épidémique. Nous rapportons le cas d’un patient hospitalisé présentant une forme sévère de la MVE et hospitalisé dans le CTE de Béni (Nord-Kivu),RDC au cours de cette épidémie, afin d’illustrer le projet de soin du patient atteint de fièvre hémorragique virale sévère à l’horizon 2020.