EEG en réanimation : ce que le réanimateur doit savoir
DOI :
https://doi.org/10.37051/mir-00187Mots-clés :
Electroencéphalogramme, encéphalopathie, état de mal épileptique, arrêt cardiaque, pronosticRésumé
L'EEG est l'enregistrement des champs électriques cérébraux, caractérisé par une haute résolution temporelle mais une résolution spatiale limitée. L'EEG est largement disponible, non invasif et enregistré directement au lit du patient. L'intérêt principal de l'EEG en soins critiques est la détection des convulsions ou d’un état de mal épileptique et l’investigation d’une confusion ou d’un coma persistant. L'EEG peut également être utile pour le diagnostic d'encéphalopathie, d'encéphalite et de mort encéphalique. L’EEG permet d'évaluer la gravité initiale d'une atteinte cérébrale primaire (après un arrêt cardiaque (AC), un traumatisme crânien ou un accident vasculaire cérébral), car la sévérité de l’atteinte cérébrale est corrélée aux fréquences prédominantes, à la continuité de l’activité de fond mais également à l’amplitude moyenne des activités électriques cérébrales enregistrées en surface. Enfin, l'EEG représente l'outil le plus largement utilisé dans l’évaluation du pronostic neurologique après l'AC, les patterns « hautement malins » (c’est-à-dire « suppression avec ou sans anomalies périodiques surajoutées » et « burst-suppression ») étant hautement prédictifs de l’évolution défavorable. Dans cette revue, nous résumons les générateurs de signaux EEG, les modalités d'enregistrement, d'interprétation, les potentiels facteurs confondants et les valeurs pronostiques des différents patterns EEG. Enfin, nous détaillerons les perspectives futures pour le réanimateur, comme le monitoring EEG continu (cEEG), l'analyse quantitative de l'EEG (qEEG).