Infections à Clostridium difficile : aspects cliniques épidémiologiques et thérapeutiques
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-011-0341-4Résumé
Clostriduim difficile est un bacille à Gram positif anaérobie, sporulé, responsable de 15 à 25 % des diarrhées postantibiotiques et de plus de 95 % des cas de colites pseudomembraneuses (CPM). C. difficile représente une des causes majeures de diarrhées associées aux soins. Les principaux facteurs de risque d’infections liées à C. difficile (ICD) sont l’âge supérieur à 65 ans, l’administration d’antibiotiques (notamment de céphalosporines de troisième génération, d’amoxicilline + acide clavulanique, de clindamycine et de fluoroquinolones) et les antécédents d’hospitalisation. La réponse immunitaire joue un rôle majeur dans la physiopathologie des ICD et des récidives. Ces dernières années ont été marquées par la dissémination mondiale d’une souche épidémique (027/NAP1/BI) responsable d’infections sévères et d’une mortalité plus importante. Des recommandations américaines et européennes pour le traitement des ICD ont été récemment publiées. Le métronidazole (500 mg × 3/jour, 10 jours) per os reste toujours la molécule de choix pour le traitement des formes peu à modérément sévères d’ICD. La vancomycine (125 mg × 4/jour, 10 jours) per os (ou par voie rectale en cas d’iléus) est réservée aux formes sévères d’infections. Il n’y a pas de consensus pour le traitement des récidives multiples, mais l’administration de doses dégressives et intermittentes de vancomycine est une stratégie fréquemment utilisée. De nouveaux traitements, telles la fidaxomixine, l’immunothérapie passive ou la vaccination, sont en cours d’évaluation.