Admission en réanimation pour les cancers du poumon: quels patients pour quels bénéfices ?
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-012-0632-4Mots-clés :
Glucocorticoïdes, Traitement, Syndrome de détresse respiratoire aiguëRésumé
Le cancer bronchopulmonaire (CBP) est la première cause de mortalité par cancer, tous sexes confondus. Depuis dix ans, le pronostic des patients porteurs d’un CBP, en particulier les adénocarcinomes, s’est amélioré avec le développement des thérapies ciblées. La survie des patients porteurs d’un CBP admis en réanimation est actuellement entre 50 et 70 % avec une survie à six mois de 30 %. Les patients peuvent être présentés au réanimateur lors du diagnostic ou au cours de l’évolution de la maladie tumorale. Les critères pronostiques liés à la pathologie cancéreuse sont le statut métastatique, le performance status, l’état de dénutrition et l’existence d’éventuelles mutations. Les éléments liés à la situation aiguë (admission pour insuffisance respiratoire ou sepsis, score de gravité élevé) apparaissent également associés à la mortalité. Cependant, ces éléments ne suffisent pas pour prendre la bonne décision. La discussion d’admission et de prise en charge des défaillances d’organes doit être collégiale, intégrant l’oncologue, le réanimateur, le patient et son entourage. En l’absence de certitude, une « réanimation d’attente » peut être expliquée et proposée. L’intensité des traitements doit être réévaluée après trois à cinq jours, la non-amélioration des défaillances d’organes à ce stade étant un élément pronostique discriminant. L’apport d’un séjour en réanimation sur la qualité de la vie gagnée n’a pas été suffisamment étudié.