Infections sur cathéters : quoi de neuf ?
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-013-0685-8Mots-clés :
Biofilm, Pneumopathie acquise sous ventilation mécanique, Sonde d’intubation, PréventionRésumé
L’infection liée aux cathéters veineux centraux, événement grave en grande partie évitable, est la principale cause de bactériémie nosocomiale. Les bactériémies associées aux cathéters et liées aux cathéters doivent être bien distinguées. En l’absence de signes locaux patents, de sepsis sévère, d’immunodépression ou de matériel prothétique en place, la réalisation d’hémocultures qualitatives comparatives par le cathéter et en périphérie peut faire le diagnostic d’implication du cathéter sans obliger à son ablation.
Des taux de bactériémies liées aux cathéters (définition du consensus français) supérieurs à 1 pour 1000 journéescathéters doivent être considérés comme inacceptables. La mise en place d’un programme de prévention en réanimation est réalisable et le plus souvent efficace pour faire diminuer les taux d’infections, motiver et restructurer les équipes de soins. Si les taux d’infections sont élevés, la mise en place de mesures simples (renforcement de l’hygiène des mains, asepsie chirurgicale à la pose, solutions antiseptiques contenant de l’alcool, voie sous-clavière préférentielle, procédure d’entretien des cathéters et des lignes de perfusion, réfection immédiate des pansements souillés ou décollés, ablation des cathéters inutiles) et adaptées au mode de fonctionnement du service sont efficaces. Une gouvernance claire et une rétroinformation sont indispensables au succès de ces programmes d’amélioration de la qualité des soins. Si les taux restent élevés, ou si l’on veut aller plus loin, les pansements imprégnés de chlorhexidine permettent de diminuer encore le risque d’infection. L’utilisation des cathéters imprégnés d’agents antimicrobiens doit être limitée aux situations d’échec de la politique globale de prévention.