Hydroxyéthylamidons en réanimation

Auteurs

  • F. Schortgen hôpital Henri-Mondor

DOI :

https://doi.org/10.1007/s13546-014-0855-3

Mots-clés :

ECMO, Perfusionniste, Cannulation, Surveillance, Réanimation

Résumé

Peu de temps après leur mise sur le marché, les hydroxyéthylamidons (HEA) se sont imposés comme soluté de remplissage de référence dans beaucoup de pays dont la France. Leur origine naturelle et leur coût moindre que celui de l’albumine ont favorisé leur utilisation. Cependant, le bénéfice d’un remplissage par colloïde par rapport aux cristalloïdes n’a jamais été démontré en réanimation, et des effets secondaires sévères des HEA ont été rapidement décrits chez l’homme. L’évolution des caractéristiques des différentes générations d’HEA afin de réduire leur demivie intravasculaire en diminuant leur poids moléculaire et leur substitution n’a pas permis d’améliorer la tolérance de ces solutions. Plusieurs essais randomisés larges et plusieurs méta-analyses concluent à une toxicité rénale des HEA et même à une surmortalité chez les patients de réanimation, indépendantes des caractéristiques des HEA. Ces données récentes ont justifié la réévaluation du ratio bénéfice/risque des HEA par la Food and Drug Administration (FDA) et l’European Medicines Agency (EMA) dont les conclusions mentionnent que les HEA ne doivent plus être utilisés chez les patients de réanimation. Depuis la description des premières lésions rénales avec les HEA, 20 ans se seront écoulés avant d’interdire leur utilisation en réanimation. Cette mise au point fait la synthèse des données scientifiques sur le bénéfice-risque des HEA et discute les raisons qui ont abouti à un tel délai avant qu’une alerte sanitaire ne soit déclenchée. Il faut, en effet, arriver à tirer les leçons de cette expérience.

Téléchargements

Publiée

2014-01-27

Comment citer

Schortgen, F. (2014). Hydroxyéthylamidons en réanimation. Médecine Intensive Réanimation, 23(2), 159–166. https://doi.org/10.1007/s13546-014-0855-3

Numéro

Rubrique

Mise au point