Complications infectieuses chez le transplanté hépatique
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-014-0888-7Résumé
Les complications infectieuses après transplantation hépatique sont fréquentes et mettent assez souvent le pronostic vital en jeu à court ou même long terme. Le risque est inhérent à l’état d’hépatopathie chronique très avancée, à la chirurgie abdominale lourde et au traitement immunosuppresseur postopératoire et à vie. Les infections bactériennes sont dominées par les infections intra-abdominales, ellesmêmes sous-tendues par des complications chirurgicales, biliaires et vasculaires, mais aussi par les infections respiratoires et hématogènes, surtout dans les six premiers mois. Le risque d’infection fongique invasive est particulièrement élevé. La prophylaxie ciblée ou universelle, ou des mesures préemptives de prévention, ont permis de réduire considérablement certaines étiologies d’infections, en particulier celles dues à Candida, à P. jirovecii et au cytomégalovirus. Par contre, le diagnostic d’aspergillose invasive reste difficile et la mortalité est élevée. Chez les patients porteurs de l’acide ribonucléique du virus de l’hépatite C (VHC), la récidive sur le greffon, universelle après transplantation hépatique en l’absence de traitement préalable, est associée au développement rapide d’une cirrhose, demauvais pronostic à long terme. Elle représente la complication infectieuse la plus fréquente à long terme. Elle est encore peu accessible au traitement, avec un faible taux de réponse virologique soutenu et une mauvaise tolérance. La perspective prochaine des antiviraux directs anti-VHC tels que les inhibiteurs de protéase, les inhibiteurs de polymérase ou d’autres protéines non structurelles du VHC va constituer une étape nouvelle dans le traitement de la récidive du VHC après transplantation hépatique.