Toxicité rénale des immunoglobulines intraveineuses
DOI :
https://doi.org/10.3166/rea-2018-0059Mots-clés :
Oxygénothérapie à haut débit, Embolie pulmonaire, Acidose respiratoire, Pression positive expiratoire, Espace mort anatomique, Insuffisance cardiaque droite aiguëRésumé
Les immunoglobulines intraveineuses (IgIV) sont largement prescrites de nos jours à visée substitutive ou à visée immunomodulatrice. Les IgIV sont prescrites à faible dose (environ 200 mg/kg) dans les déficits immunitaires afin de substituer les IgIV endogènes manquantes ou à forte dose (1 à 2 g/kg et par cure) à visée immunomodulatrice dans diverses pathologies inflammatoires ou auto-immunes. Ces produits, fabriqués à partir de plasmas de donneurs sains, peuvent s’accompagner d’une toxicité rénale décrite dès les années 1990. Il s’agit d’une toxicité tubulaire pouvant aboutir à des insuffisances rénales aiguës sévères. L’analyse des biopsies rénales révèle des vacuolisations des cytoplasmes tubulaires et des lésions de nécrose tubulaire aiguë. Les excipients glucidiques et en particulier le saccharose sont les principaux facteurs favorisant cette néphrotoxicité. L’utilisation d’IgIV sans saccharose a permis de diminuer nettement les cas d’insuffisance rénale aiguë et doit être préférée chez les patients ayant une insuffisance rénale préalable ou à risque d’en développer (patients âgés, diabétiques, obèses, hypovolémiques ou transplantés rénaux).