Décontamination digestive en réanimation
DOI :
https://doi.org/10.37051/mir-00260Mots-clés :
Réanimation, Bactériémie, pneumonie, mortalité, Infections associées aux soins, décontamination digestive selectiveRésumé
Dès la naissance des soins intensifs, les infections acquises en réanimation (IA) ont compliqué l’utilisation des dispositifs invasifs pourtant nécessaire aux soins de patients. Celles-ci sont responsable d’une morbi-mortalité qui contrebalance les progrès thérapeutiques. Alors que l’accent a été mis sur la prévention des IA d’origine exogène (lavage des mains, désinfection cutanée, contrôle de l’environnement notamment), peu de méthode ont visé à prévenir les IA dont la source est la flore colonisant le patient. Pour autant, il existe une relation étroite entre la colonisation par des microorganismes pathogènes et la survenue d’IA. La décontamination digestive sélective (DDS) est étudiée depuis désormais 40 ans. Il s’agit d’une prophylaxie des IA reposant sur l’administration orale et/ou digestive d’antibiotiques topiques non absorbable dont les cibles principales sont les bacilles à Gram négatifs anaérobies. Malgré plus de 40 essais randomisés contrôlés avec un bénéfice clairement établis pour la prévention des IA, l’implémentation de cette stratégie reste limitée. Nous avons souhaité faire une mise au point sur cette prophylaxie en rappelant son rationnel, son efficacité sur la prévention des IA et sur le devenir des patients de réanimation et enfin en discutant la controverse qui règne sur son utilisation.