Limitation des thérapeutiques actives en médecine d’urgence préhospitalière
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-012-0533-2Mots-clés :
Autonomie, Consentement, Éthique, Recherche, Utilitarisme, VulnérabilitéRésumé
La loi du 22 avril 2005 offre un droit aux patients de refuser toute obstination thérapeutique déraisonnable et un devoir pour tout médecin de ne pas faire subir cette obstination au patient dont il a la charge. La loi recommande en cas de limitation ou d’arrêt des thérapeutiques de mettre en place une démarche éthique qui témoigne du respect de l’autonomie du patient, tout en assurant une volonté de bienfaisance à son égard.
Même si la procédure explicitement définie par la loi en cas de limitation ou d’arrêt des thérapeutiques n’est pas applicable en situation d’urgence pré-hospitalière, son esprit demeure. Tout ce qui relève d’un traitement inutile ou disproportionné ne doit pas être proposé ni mis en oeuvre. La collégialité et l’interdisciplinarité doivent être des priorités, pour que le médecin ne soit pas seul à décider dans les situations complexes, en particulier lorsque le patient ne peut décider pour lui-même. La transparence de la décision et des arguments y conduisant est essentielle. Tout doit être matérialisé par une transcription explicite dans le dossier.
La décision de limitation ou d’arrêt des thérapeutiques doit être associée à la dispensation de soins palliatifs et la mise en oeuvre d’une continuité des soins. La collaboration entre le service d’aide médicale urgente (SAMU) et les réseaux de soins palliatifs facilite la prise en charge du patient et aide à la régulation médicale. Cette approche de soins n’est possible que par une formation des médecins urgentistes aux questionnements éthiques et à la médecine palliative, afin de soigner au plus juste et au plus raisonnable.