Anémie au cours du choc septique : quels seuils transfusionnels ?
DOI :
https://doi.org/10.37051/mir-00061Mots-clés :
choc septique, anémie, transfusion, globules rougesRésumé
L’anémie est une condition fréquente en réanimation, et notamment chez les patients septiques. Alors que le taux d’hémoglobine est un déterminant majeur du transport en oxygène, les transfusions de concentrés globulaires représentent la principale thérapeutique de l’anémie, et la seule capable de faire remonter rapidement le taux d’hémoglobine en situation critique. Au total près de la moitié des patients avec un choc septique vont recevoir des transfusions de globules rouges au cours et au décours du séjour en réanimation. Des études interventionnelles randomisées bien menées ont démontré la sécurité voire peut-être le bénéfice des stratégies transfusionnelles restrictives en réanimation. Les recommandations nationales et internationales qui en découlent s’accordent à proposer une stratégie transfusionnelle restrictive avec un seuil transfusionnel d’hémogobine de 7 g/dL visant à maintenir un taux d’hémoglobine entre 7 et 9 g/dL chez les patients de réanimation en général, dont les patients septiques. Cependant, le choc septique concentre plusieurs particularités susceptibles de moduler les indications transfusionnelles, aux premiers rangs desquels la prévalence de comorbidités cardiovasculaires et néoplasiques ainsi que la dysoxie tissulaire caractéristique. Les indications transfusionnelles dans le choc septique doivent certainement s’appuyer sur les recommandations, mais surtout justifient un processus décisionnel personnalisé par une évaluation individuelle des bénéfices attendus et des risques de la transfusion.