Syndrome de restauration immunitaire chez les patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine et traités par antirétroviraux
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-013-0700-4Mots-clés :
Biomarqueur, Combinaison, Diagnostic, Sepsis, Syndrome de réponse inflammatoire systémiqueRésumé
L’introduction précoce du traitement antirétroviral (ARV) pour les personnes infectées par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) a permis de réduire le risque de mortalité et de survenue d’infections opportunistes (IO). Cependant, certains patients vont développer une réponse inflammatoire inhabituelle et exagérée en réaction à des pathogènes opportunistes, appelée syndrome de restauration immunitaire (IRIS). On distingue l’IRIS paradoxal se présentant chez des patients déjà traités efficacement pour une IO et qui se détériorent après l’initiation des ARV et l’IRIS démasquant une IO qui était infraclinique avant la mise en route des ARV. L’IRIS est un diagnostic d’élimination après avoir exclu une nouvelle IO, un mauvais contrôle de l’IO en cours ou une toxicité médicamenteuse. La fréquence de l’IRIS est variable selon les études et l’IO en cause mais est globalement estimée à 16 %. Si la mortalité globale est faible, elle est plus élevée dans le sous-groupe des patients ayant une IO qui atteint le système nerveux central. Les facteurs de risque d’un IRIS sont une infection VIH à un stade avancé, une IO disséminée, l’introduction précoce des ARV chez les patients déjà traités pour une IO et une réponse immunovirologique forte aux ARV. Les mécanismes de l’IRIS conduisant à une réponse immunitaire excessive sont mal connus. Les manifestations cliniques de l’IRIS sont très variées et dépendent du pathogène impliqué. Les mycobactéries, le cryptocoque, le cytomégalovirus et le virus JC sont les principaux agents responsables d’IRIS. Le traitement de l’IRIS n’est pas codifié. Sauf en cas d’IRIS grave engageant le pronostic vital, le traitement antirétroviral ne doit pas être interrompu. La corticothérapie peut être utilisée pour les IRIS sévères, en particulier ceux compliquant une tuberculose ou une leucoencéphalopathie multiple progressive.