Implications pratiques des changements de seuils de sensibilité aux bêtalactamines des entérobactéries
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-012-0622-2Résumé
L’abaissement des concentrations critiques des bêtalactamines a contribué à optimiser leur utilisation. Cela est particulièrement patent pour le couple céphalosporines de troisième et quatrième génération — aztréonam/entérobactéries productrices de bêtalactamases à spectre élargi. L’interprétation phénotypique, qui a prévalu jusqu’en 2011, obligeant à considérer comme « I » ou « R » toute souche hébergeant une BLSE, a été abandonnée au profit d’un abaissement significatif des break-points. Il est désormais possible de considérer qu’une souche d’entérobactérie hébergeant une BLSE soit sensible à l’une ou l’autre de ces molécules à la condition que la concentration minimale inhibitrice (CMI), qu’il est donc impératif de mesurer, soit inférieure ou égale à la concentration critique inférieure. Cette sensibilité/résistance est dissociée et peut ne s’adresser qu’à l’une ou l’autre des molécules du groupe. Le bénéfice attendu de cette situation nouvelle est une diminution de l’utilisation des carbapénèmes sur ce type de souches. L’utilisation d’une céphalosporine de troisième et quatrième génération — aztréonam sur une souche BLSE+, mais « S » à l’antibiogramme — doit donc être précédée d’une détermination de la CMI et faire l’objet de fortes posologies et d’une association d’antibiotiques comme avec un aminoside. Bien qu’ayant également été diminuées, les concentrations critiques inférieures des carbapénèmes (imipénème et méropénème) restent encore vraisemblablement trop élevées.