Faut-il isoler les patients porteurs de BMR ?
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-016-1184-5Mots-clés :
Pneumothorax spontané primaire, Échographie pleurale, Drain thoracique, Symphyse pleurale, Prise en charge ambulatoireRésumé
Les bactéries multirésistantes (BMR) endémiques, telles que le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM), mais surtout les entérobactéries productrices d'une bêtalactamase à spectre étendu (EBLSE) ont une incidence croissante. Elles sont associées à une augmentation de la morbimortalité des patients de réanimation. Elles sont le plus souvent d'origine endogène, par sélection de mutants résistants, mais aussi exogène, par transmission croisée. La transmission croisée se fait le plus souvent par manuportage. Il existe plusieurs stratégies pour lutter contre la transmission croisée des BMR, organisées de manière graduelle : les précautions standard sont universelles et s'appliquent pour tous les patients, dans tous les secteurs d'hospitalisation. Les précautions de type contact sont complémentaires et viennent s'ajouter aux précautions standard pour les patients porteurs de BMR. L'instauration de ces précautions ne fait pas consensus, et leur efficacité n'est pas démontrée dans la littérature. De plus, ces mesures ne sont pas dénuées d'effets indésirables. Les recommandations concernant l'application des mesures de prévention tendent vers un allègement des précautions complémentaires de type contact et un renforcement des précautions standard. Ainsi par exemple, l'usage systématique des gants est à proscrire. La lutte contre l'émergence de BMR doit être multifactorielle et passe par une application systématique des précautions standard, auxquelles viennent s'ajouter de manière raisonnée des précautions complémentaires, selon la virulence de la bactérie considérée et les conditions épidémiologiques. Il est également capital de limiter l'utilisation des antibiotiques, notamment à large spectre, élément central de l'émergence de ces pathogènes.