Mécanismes de toxicité des fumées d’incendie (monoxyde de carbone et cyanures exclus)
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-016-1212-5Mots-clés :
Infection de prothèse vasculaire, Antibiothérapie, Chirurgie, StaphylocoqueRésumé
La cause principale de décès lors d’un incendie est liée à l’inhalation de fumées toxiques. Les principaux composés retrouvés dans les fumées sont ceux préalablement présents et l’ensemble de ceux formés pendant l’incendie. Lors d’un incendie, la partie supérieure du volume formé par les flammes émet les fumées. La nature du combustible influence la hauteur des flammes, l’énergie thermocinétique initiale, la température, la vitesse d’émission et la concentration en gaz toxiques. La composition en nature et en quantité des fumées émises par l’incendie dépend des caractéristiques thermocinétiques. Les fumées sont composées de suies (phase particulaire), de gaz toxiques (asphyxiants et irritants) et de vapeur d’eau. Elles sont responsables d’une importante réponse inflammatoire. Ainsi, en cas d’exposition, deux toxidromes sont identifiés : le toxidrome d’hypoxie cellulaire par consommation de l’oxygène de l’air ambiant, défaut de transport de l’oxygène, ou par blocage de la chaîne respiratoire mitochondriale (monoxyde de carbone, cyanures essentiellement) et le toxidrome irritant (liés aux aldéhydes, isocyanates, dérivés de l’azote, les composés soufrés, etc.). Les irritants agissent au niveau des voies respiratoires supérieures, au niveau de l’ascenseur mucociliaire et de la membrane alvéolocapillaire par des mécanismes complexes. Les signes sont précoces et, le plus souvent, de durée prolongée. La prise en charge est symptomatique associant oxygénation, avec éventuellement ventilation mécanique, traitement antidotique spécifique, bêta-2 mimétiques. La fibroscopie bronchique est un examen utile à visée diagnostique et thérapeutique. La sévérité des lésions pulmonaires est à l’origine de traitements réanimatoires prolongés et difficiles.