Transfusion de sang total : quelle place dans la réanimation du choc hémorragique traumatique ?

Auteurs

  • Pierre-Yves Cordier Service de réanimation, Hôpital d’Instruction des Armées Laveran, 34 boulevard Laveran, 13384 Marseille, France
  • Frédérik Bélot-De Saint Léger Service de réanimation, Hôpital d’Instruction des Armées Laveran, 34 boulevard Laveran, 13384 Marseille, France
  • Pierre Pasquier 1. Service de réanimation, Hôpital d’Instruction des Armées, Percy, 101 avenue Henri Barbusse, 92141 Clamart, France. 2. École du Val-de-Grâce, 1 place Alphonse Laveran, 75005 Paris, France.
  • Christophe Martinaud 1. École du Val-de-Grâce, 1 place Alphonse Laveran, 75005 Paris, France. 2. Centre de transfusion sanguine des Armées (CTSA), 1 rue Raoul Batany, 92140 Clamart, France.

DOI :

https://doi.org/10.37051/mir-00035

Mots-clés :

transfusion, sang total, hémorragie massive, traumatologie, damage control

Résumé

La transfusion sanguine s’est développée et a progressé au rythme des conflits militaires. La découverte des groupes sanguins et des règles de compatibilité croisée a permis d’identifier des « donneurs universels ». Le fractionnement du sang total et le stockage différencié de ses différents composants ont permis d’améliorer la sécurité transfusionnelle et la conservation des produits sanguins. 

Alors que la majorité des décès évitables en traumatologie sont liés à des hémorragies massives, les engagements militaires récents ont mis en évidence l’intérêt d’une réanimation transfusionnelle précoce et ciblée contre la coagulopathie. À la phase aiguë, globules rouges, facteurs de coagulation et plaquettes sont pour cette raison administrés selon une stratégie de ratios transfusionnels. Cette stratégie se heurte à des difficultés logistiques liées aux différentes conditions de conservation de ces produits, à leur délai de délivrance, et à la charge de travail que leur transfusion impose dans le contexte de l’urgence.

Dans des environnements contraints, le prélèvement et la transfusion de sang total frais est resté une technique de recours qui a montré son intérêt clinique et logistique. Plusieurs équipes civiles et militaires ont démontré la possibilité de conserver à 4° C puis de transfuser du sang total de groupe O faiblement titré en hémolysine, afin d’obtenir une thérapeutique de réanimation transfusionnelle universelle et disponible sans délai.

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Publiée

2020-12-24

Comment citer

Cordier, P.-Y., Bélot-De Saint Léger, F., Pasquier, P., & Martinaud, C. (2020). Transfusion de sang total : quelle place dans la réanimation du choc hémorragique traumatique ?. Médecine Intensive Réanimation, 29(4), 337–348. https://doi.org/10.37051/mir-00035