Les bases de la réponse immunitaire innée pour le réanimateur
Innate immune response for the intensivist
DOI :
https://doi.org/10.37051/mir-00221Mots-clés :
immunité innée, réanimation, états critiques, inflammationRésumé
De nombreux états critiques, qu’ils soient d’origine infectieuse ou non, s’associent à une réponse inflammatoire aigue. L’immunité innée constitue la première ligne de défense contre l’agression, et caractérisée par sa mise en jeu rapide et non spécifique. Une activation excessive et dérégulée de l’immunité innée joue un rôle central dans la survenue des dysfonctions d’organes qui conduisent les patients en réanimation et participant à la survenue d’une morbi-mortalité précoce. Elle participe aussi à la survenue de dysfonctions immunitaires et facilitant la survenue d’infections secondaires et d’une morbi-mortalité plus tardive. Cette revue a pour but d’expliquer la physiopathologie de cette réponse immunitaire innée, les déterminants qui peuvent conduire à sa dérégulation. Ainsi, si l’immunomodulation est une piste prometteuse dans de nombreuses pathologies critiques, cette revue rappelle la complexité de trouver les meilleures cibles thérapeutiques, imposant de mieux appréhender l’hétérogénéité des réponses, selon le type d’agression, les caractéristiques de l’hôte et le timing de la prise en charge. Aussi, une meilleure compréhension des voies de régulation de cette réponse a permis de développer de nouveaux concepts comme l’immunothrombose, l’immunométabolisme et l’épigénétique, qui pourraient aboutir au développement de nouvelles thérapeutiques capables de restaurer l’homéostasie au cours des états d’agression aiguë. Ainsi, le réanimateur est plus que jamais, incité à s’intéresser à la réponse immunitaire innée.