Atteintes bronchopulmonaires au cours des toxidermies graves
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-012-0522-5Mots-clés :
malnutrition, suralimentation, déficit énergétique, calorimétrie, infectionRésumé
La peau est la cible la plus fréquente des effets indésirables médicamenteux. Certaines toxidermies graves peuvent mettre en jeu le pronostic vital. Il s’agit des syndromes de Stevens-Johnson (SJS) et de Lyell (ou nécrolyse épidermique toxique, NET) et du syndrome d’hypersensibilité ou DRESS (drug rash with eosinophilia and systemic symptoms). Le pronostic des patients atteints de SJS/NET est conditionné par la survenue d’une défaillance cutanée aiguë, exposant principalement à des infections invasives et à des atteintes spécifiques d’organes, en particulier respiratoire. Les complications respiratoires surviennent dans environ 40 %des cas et peuvent être liées à une atteinte trachéobronchique spécifique, souvent précoce, ou à la survenue de complications respiratoires non spécifiques (infection, œdème pulmonaire et atélectasies), souvent retardées de quelques jours par rapport à l’admission. Dans environ 25 % des cas, un recours à la ventilation mécanique invasive est nécessaire. L’endoscopie bronchique devra être réalisée systématiquement chez les patients intubés afin d’enlever les lambeaux de muqueuse et de prévenir la survenue d’une obstruction aiguë des voies aériennes pouvant conduire au décès. L’atteinte respiratoire du DRESS est rare et réalise un tableau de pneumopathie infiltrante diffuse à éosinophile. Quelques cas de syndrome de détresse respiratoire aiguë ont été rapportés. Les formes graves sont la plupart du temps associées à d’autres atteintes viscérales, en particulier hépatiques, et sont le plus souvent corticosensibles. Dans tous les cas, l’arrêt précoce du ou des médicament(s) imputable(s) est indispensable.