Patient self-inflicted lung injury : ce que le réanimateur doit connaître
DOI :
https://doi.org/10.3166/rea-2019-0087Mots-clés :
Entérobactéries productrices de carbapénémases, Bactéries multirésistantes, Précautions complémentaires d’hygiène, Maîtrise de la consommation d’antibiotiquesRésumé
Les cliniciens sont généralement familiers avec le concept de VILI (ventilator induced lung injury), dont les principaux déterminants mécaniques sont le volotrauma et l’atélectrauma. Le volotrauma dépend du volume insufflé par le ventilateur et du volume pulmonaire disponible pour la ventilation. Sur le plan conceptuel comme expérimental, l’effort inspiratoire spontané du patient est à même de générer un volume courant identique à celui généré par le ventilateur et ainsi d’exposer au même risque de volotrauma. De plus, des données expérimentales récentes ont décrit des conséquences physiologiques additionnelles, potentiellement délétères, de la survenue d’un effort inspiratoire important chez un patient présentant une atteinte lésionnelle pulmonaire sous-jacente (par exemple phénomène de « pendelluft », atélectrauma des régions dépendantes, augmentation de la pression transmurale vasculaire). Ces effets physiologiques sont de nature à aggraver les lésions pulmonaires préexistantes, perturbant davantage l’hématose et la mécanique respiratoire, et donc stimulant d’autant plus la commande respiratoire. Ce cercle vicieux au sein duquel le patient s’auto-inflige des lésions pulmonaires a été récemment conceptualisé sous le terme de P-SILI (patient selfinflicted lung injury). La reconnaissance des situations à risque de P-SILI en pratique clinique permet d’apporter une réponse thérapeutique adaptée. Parfois, la ventilation contrôlée constitue alors un traitement protecteur.