Nouveaux marqueurs pour le diagnostic de la maladie fongique invasive

Auteurs

  • J. Poissy CHRU de Lille, boulevard du Professeur-Leclercq
  • E. Parmentier-Decrucq CHRU de Lille, boulevard du Professeur-Leclercq
  • B. Sendid université Lille-II, faculté de médecine Henri-Warembourg
  • D. Mathieu CHRU de Lille, boulevard du Professeur-Leclercq
  • D. Poulain université Lille-II, faculté de médecine Henri-Warembourg

DOI :

https://doi.org/10.1007/s13546-014-0866-4

Mots-clés :

Épreuve d’effort cardiorespiratoire, Ergospirométrie, Transplantation hépatique, Capacité aérobie

Résumé

Les infections fongiques invasives (IFI), aspergilloses (AI) et candidoses (CI) essentiellement, ont vu leur fréquence augmenter ces dernières décennies en réanimation. Leur pronostic est directement en rapport avec la précocité du traitement antifongique. Or, les techniques microbiologiques conventionnelles donnent des résultats trop tardifs pour permettre cette rapidité thérapeutique, voire sont mises à défaut: 50 % des CI s’accompagnent ainsi d’hémocultures négatives. Il est donc nécessaire d’appuyer les stratégies de traitement précoce sur l’utilisation de nouveaux outils, dont les biomarqueurs. Ceux-ci sont dérivés de composants structuraux, enzymatiques ou métaboliques des champignons. Les biomarqueurs commercialisés utilisables en routine sont pour l’instant des antigènes (Ag) polysaccharidiques de paroi ou les anticorps (Ac) les reconnaissant. Parmi ceux-ci, le β-D-1,3-glucane est un marqueur ubiquitaire, utilisable pour la CI, l’AI mais aussi la pneumocystose. Il semble précoce, sensible, mais peu spécifique pour les patients de réanimation. À l’inverse, le mannane est un Ag spécifique de Candida et de ce fait spécifique pour le diagnostic de CI, mais peu sensible et moins précoce que le β-D-1,3-glucane. Le galactomannane est lui spécifique d’Aspergillus et représente un biomarqueur assez sensible, précoce et spécifique des AI, malgré de nombreuses causes de faux-positifs. Les Ac correspondant à ces Ag ont des performances imparfaites, mais leur cinétique, inverse de celle des Ag, peut être intéressante à suivre. L’utilisation de ces biomarqueurs dans le cadre d’une stratégie de traitement préemptif ou à l’inverse pour limiter des traitements empiriques non justifiés pourrait permettre de rationaliser les prescriptions d’antifongiques tout en améliorant la précocité des traitements. Les progrès à venir dans leur utilisation reposent sur l’utilisation d’autres cibles moléculaires et sur des techniques de dosage exploitant les avancées biotechnologiques.

Téléchargements

Publiée

2014-03-24

Comment citer

Poissy, J., Parmentier-Decrucq, E., Sendid, B., Mathieu, D., & Poulain, D. (2014). Nouveaux marqueurs pour le diagnostic de la maladie fongique invasive. Médecine Intensive Réanimation, 23(3), 298–308. https://doi.org/10.1007/s13546-014-0866-4

Numéro

Rubrique

Mise au point

Lecture recommandée