Le chlore est-il vraiment néphrotoxique ?
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-017-1312-xMots-clés :
Encéphalite auto-immune, Syndromes neurologiques paranéoplasiques, Neuroréanimation, État de mal épileptique, Encéphalite à anticorps anti-NMDA récepteurRésumé
Les guidelines internationaux recommandent l’utilisation précoce en première intention des cristalloïdes comme solutés de remplissage dans la prise en charge du sepsis et du choc septique. Cette recommandation est accompagnée d’une mise en garde concernant la nécessité de surveiller le taux de chlore dans le sang en raison de l’implication possible de cet anion dans l’apparition d’une acidose métabolique, mais également d’une insuffisance rénale aiguë (IRA) par un mécanisme de vasoconstriction de l’artériole afférente. Dans la littérature, de nombreuses études observationnelles comparant NaCl 0,9 % et solutés « balancés » semblent plutôt contradictoires lorsqu’il s’agit de rechercher un lien de cause à effet entre une l’hyperchlorémie et la survenue d’une IRA ou la mortalité. Par contre, seules deux grandes études, randomisées et contrôlées, chez des patients de réanimation ont évalué le NaCl 0,9 % et un soluté « balancé » (Ringer Lactate® et/ou Plasma-Lyte®) sans qu’aucune différence significative ne soit retrouvée entre les deux groupes sur la fréquence de survenue d’une IRA, le recours à une épuration extrarénale ou la mortalité. Les recherches doivent probablement s’orienter vers l’identification de situations à risque et/ou vers la détermination des quantités de cristalloïdes à perfuser.