Place de l’assistance circulatoire extracorporelle dans l’arrêt cardiaque réfractaire
DOI :
https://doi.org/10.3166/rea-2018-0017Résumé
Le bénéfice d’une réanimation cardiopulmonaire (RCP) extracorporelle en comparaison d’une réanimation conventionnelle sur la survie et le pronostic neurologique à long terme des patients victimes d’un arrêt cardiaque réfractaire reste encore incertain. Il pourrait être très différent selon que la RCP soit considérée dans les arrêts cardiaques extrahospitaliers ou intrahospitaliers, d’origine cardiaque ou pas, en contexte toxicologique ou d’hypothermie. L’objectif de cet article est une mise au point sur l’apport de l’assistance circulatoire extracorporelle dans la prise en charge des arrêts cardiaques réfractaires à partir des recherches cliniques les plus récentes. Ainsi, l’apport d’une RCP extracorporelle dans les arrêts cardiaques réfractaires extrahospitaliers d’origine cardiaque est probablement limité, même au sein de populations hautement sélectionnées. En revanche, son intérêt est probablement plus important dans les arrêts cardiaques réfractaires intrahospitaliers d’origine cardiaque sous réserve d’une bonne sélection des patients. Enfin, si des résultats encourageants ont été rapportés dans les cas d’arrêt cardiaque réfractaire de cause toxique ; en revanche, ils sont plus contrastés concernant les arrêts cardiaques réfractaires associés à une hypothermie profonde suite à une exposition accidentelle au froid, à une noyade ou une avalanche. Des recherches bien conduites sont encore nécessaires pour préciser les contextes et les indications pour lesquels les patients seraient en droit d’attendre un bénéfice médical d’une RCP extracorporelle.