Néphropathie induite par les produits de contraste iodés en réanimation
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-011-0434-9Mots-clés :
E. coli enterohémorragique, Shiga-toxine, Syndrome hémolytique et urémique, Micoangiopathie thrombotiqueRésumé
Un nombre croissant d’examens d’imagerie avec injection d’un produit de contraste iodé (PCI) est réalisé en réanimation. La toxicité rénale du PCI, en s’ajoutant aux multiples agressions rénales subies par le patient de réanimation, est susceptible d’influencer le pronostic. L’incidence en réanimation de la néphropathie induite par les PCI (NIPC) est difficile à déterminer en raison des multiples définitions utilisées. En appliquant la définition de l’Acute Kidney Injury Network (AKIN), celle-ci peut être estimée à 10–20 % des patients recevant un PCI en réanimation. En dehors de la gravité générale mesurée par le score Sequential Organ Failure Assessment (SOFA), peu de facteurs de risque, à même d’identifier une sous-population de réanimation particulièrement exposée, ont été mis en évidence. L’effet propre d’un PCI sur la fonction rénale du patient soumis à de multiples facteurs d’agression rénale est difficile à établir à partir des rares études comparant des patients exposés ou non à un PCI dans le contexte de l’urgence et de la réanimation. Néanmoins, la néphrotoxicité du PCI, même minime, est susceptible d’influencer le devenir des patients de réanimation, compte tenu du pronostic sombre de l’insuffisance rénale aiguë dans cette population. Cela justifie des stratégies de prévention reposant sur une évaluation de la balance bénéfice/risque de l’administration du PCI, la correction d’une hypovolémie éventuelle et l’administration de certains traitements médicamenteux qui seront discutées à la lumière des recommandations internationales récentes.