Appréciation du débit de filtration glomérulaire et de la dysfonction rénale chez le cirrhotique
DOI :
https://doi.org/10.1007/s13546-016-1215-2Mots-clés :
Hémorragie, État de choc, Urgence vitale, Damage control resuscitationRésumé
Il est important d’évaluer avec précision le débit de filtration glomérulaire (DFG) des patients atteints de cirrhose du foie, en particulier en réanimation, de façon à assurer une adaptation optimale de la posologie de médicaments, à évaluer leur pronostic et à allouer au mieux des organes pour la transplantation. Les méthodes les plus couramment utilisées pour estimer le DFG dans cette population sont basées sur la créatininémie, dont la synthèse est diminuée, l’espace de diffusion augmenté et pouvant interférer avec le dosage de bilirubinémie. Ainsi aucune des équations basées sur la créatininémie n’a été adaptée à ces patients. Même la mesure d’une clairance de la créatinine des 24 heures a des limites. Toutes les estimations basées sur la créatininémie surestiment le DFG par rapport aux méthodes de référence, le degré de surestimation étant le plus élevé pour les valeurs de DFG les plus basses. L’évaluation du DFG basée sur la cystatine-C a montré des résultats prometteurs dans la population générale, mais les résultats chez les patients cirrhotiques sont mitigés. Il semble fondamental d’établir de nouvelles équations ou de nouvelles techniques indépendantes de la créatininémie chez ces patients. Ceci est notamment d’une importance majeure dans la gestion du syndrome hépatorénal puisque sa définition, en partie basée sur la valeur de la créatininémie, est très discutable.