Fin de vie en réanimation : la loi Leonetti est-elle suffisante ?

Auteurs

  • R. Robert CHU de Poitiers
  • L. Salomon CHU Louis Mourier
  • L. Haddad
  • J. -P. Graftieaux CHU Reims, hôpital Robert Debré
  • B. Eon CHU de Marseille, hôpital de la Timone

DOI :

https://doi.org/10.1007/s13546-013-0701-z

Mots-clés :

Monitoring hémodynamique non invasif, Débit cardiaque, Index dynamique, Remplissage vasculaire, Réanimation pédiatrique, Échocardiographie transthoracique, Doppler oesophagien

Résumé

La réflexion sur la fin de vie est menée depuis longtemps dans les services de réanimation et a abouti à la publication de recommandations réactualisées en 2009, tenant compte des dispositions apportées par la loi Leonetti en 2005. Dans le contexte de la mission confiée au Pr Didier Sicard par le président de la République sur la fin de vie, la Société de réanimation de langue française (SRLF), par l’intermédiaire de sa commission d’éthique, a voulu connaître l’avis des personnels de réanimation, médecins et paramédicaux sur un certain nombre de points concernant la fin de vie en réanimation. Un questionnaire évaluant la connaissance de la loi Leonetti ainsi que la proportion des soignants favorables, dans certaines situations de fin de vie, à l’administration de substances directement létales, a été proposé par voie électronique auxmembres médicaux et paramédicaux de la SRLF. À partir des 2 700 sollicitations, les réponses de 616 (23 %) questionnaires ont été analysées. La majorité des répondants affirmaient bien connaître la loi Leonetti (82,5 %) et l’appliquer le plus souvent (88 %). Un tiers des répondants avait été confronté à une demande de « faire mourir » par un patient et plus de 50 % à une telle demande de la part de proches d’un patient. Un quart des répondants avait éprouvé le souhait d’administrer des substances létales à un patient en fin de vie. En supposant des soins palliatifs bien conduits en réanimation, 25,7 % des répondants étaient favorables à une loi autorisant l’exception d’euthanasie alors que 26,5 % y étaient opposés. Les autres réponses étaient modulées par la perception d’un risque de dérive ou d’abus. Il existait des différences de réponses entre médecins et infirmières. En conclusion, la loi Leonetti semble bien connue des personnels de réanimation. Néanmoins, dans un nombre restreint de situations cliniques intégrant des soins palliatifs bien conduits, un quart des répondants pourrait être favorable à une loi autorisant l’administration de substances létales.

Téléchargements

Publiée

2013-06-21

Comment citer

Robert, R., Salomon, L., Haddad, L., Graftieaux, J. .-P., & Eon, B. (2013). Fin de vie en réanimation : la loi Leonetti est-elle suffisante ?. Médecine Intensive Réanimation, 22(4), 343–349. https://doi.org/10.1007/s13546-013-0701-z

Numéro

Rubrique

Article original

Lecture recommandée

1 2 > >>